Watlz de Megumi Ôsuga (d'après l'oeuvre originale de Kôtarô Isaka)

Publié le 7 Juin 2013

Watlz de Megumi Ôsuga (d'après l'oeuvre originale de Kôtarô Isaka)

Pas un doujin mais presque.

Titre: Waltz

Manga-ka: Megumi Ôsuga

Date de publication au japon: 2010

Statut de la série: Terminée

Statut de ma lecture: Terminée

Nombre de tomes parus: 6

Editeur: Kurokawa

Lorsqu'il apparaît dans le manga « Le Prince des ténèbres » La Cigale est un tueur à gage de 21 ans impitoyable et professionnel jusqu'à la moelle des os, tenu en laisse par le terrifiant Iwanishi. Mais il n'en n’a pas toujours été ainsi. Comment la Cigale est-il devenu l'homme qu'il est aujourd'hui ? Quelle est la nature exacte de son lien avec Iwanishi et comment celui-ci s'est-il construit ? Pour répondre à ces questions, il nous faut revenir 5 ans en arrière.

Vous l'aurez compris, et je l'ai déjà dit ici et répété , Waltz est un spin-off du fantastique Prince des Ténèbres concentré sur la naissance et l'évolution de la relation entre La Cigale et son employeur. Et à en croire Megumi Ôsuga elle-même, creuser l'histoire de ces deux personnages lui tenait vraiment à cœur. Ce projet n'est donc pas sans rappeler le doujinshi d'une fan éperdue. Reste à savoir si ça tient la route...

Merci. Merci. Mercimercimerci.

Une chose est sûre, la manga-ka a parfaitement réussi son pari en ce qui concerne la relation entre les deux personnages principaux. C'est proprement grandiose. Les rôles campés par les protagonistes séparément sont déjà géniaux: Entre un Iwanishi dissimulateur, manipulateur, et d'une cruauté sans borne et La Cigale dont j'ai largement brossé le portrait. Mais lorsque les deux se rencontrent, leur classe est décuplée. La Cigale est émouvante aux larmes tandis son patron fait froid dans le dos, et leurs interactions sont toujours brillamment rendues, donnant des dialogues fort et des scènes puissantes, aussi bien sur le plan psychologique que de l'action. Le dessin, qui en plus d'être de grande qualité sert parfaitement le propos, et la mise en scène particulièrement réussie nous plongeant réellement au cœur de l'action et de la psyché des protagonistes principaux. En tant que fan de ces deux personnages, clairement, Megumi Ôsuga a réalisé mon rêve.

J'aimerais pouvoir vous en dire plus sur le pourquoi du comment la manga-ka a été réellement fantastique sur ce point mais je me verrais dans l'obligation de vous spoiler, et ce serait dommage.

Malheureusement, probablement pour donner de la consistance au tout, ou parce que son éditeur le lui demandait, Ôsuga a ressentit le besoin de ne pas centrer la totalité de son intrigue sur son otp sur nos deux héros.

Et là c'est le drame.

Car si l'aspect émotionnel de la relation Iwanishi, La Cigale est incroyablement bien traité... On ne peut pas en dire autant du reste.

Le discours politique et la réflexion sur la nature humaine qui servaient de colonne vertébrale au manga Le Prince des ténèbres sont ici non seulement totalement absents, mais remplacé par un propos relativement inintéressant sur les différentes raisons de tuer et le travail de tueur à gage, le tout ponctué d'une pléiade de maximes pseudo morales et de « catchphrases » sans grand intérêt à part celui de donner une fausse profondeur au manga. Attention, loin de moi l'idée de dire que voir La Cigale apprendre son métier n'est pas intéressant. Cependant la manga-ka insiste beaucoup trop dessus, n'y allant pas vraiment dans la dentelle si bien que l'on trouve à ce sujet les mêmes phrases dans quasiment chaque tome, pour ne pas dire chaque chapitre. Phrases qui comme je l'ai dit ne m’ont ni convaincues ni même intéressées.

L'intrigue majeure n'est pas non plus particulièrement intéressante. Bien sûr elle participe au développement émotionnel des personnages en les mettant dans différentes situations, sur ce plan là, rien à dire. De plus elle est menée de main de maître en terme de mise en scène de l'action. Malheureusement elle n'a pas beaucoup d'intérêt en soit, et est surtout portée par des personnages dont on se fout quand même assez éperdument. Ainsi, alors que dans Le Prince des ténèbres les assassins, et les personnages secondaires en général, étaient tous finalement très humains quelque soit leur rôle dans le manga (exception faite des femmes, souvenez-vous), ce n'est pas du tout le cas des personnages de Waltz en dehors du duo principal, et du personnage le plus insupportable de tous les temps dont je parlerai plus tard. Les assassins ne sont pas présentés avec leurs tourments intérieurs, exception faite de La Cigale, peut-être pour éviter un effet de redondance. Les pouvoirs de ces derniers sont également moins spectaculaires que ce soit dans leur nature seule ou leur utilisation.

Mais ce manque d'ampleur et l'absence d'implication politique comme dans Le Prince des Ténèbres sont encore justifiables et tout à fait pardonnables. D’autant plus étant donné le sujet. Non, le vrai problème tient majoritairement en un et UN SEUL personnage.

Ichihgohara doit mourir.

Ce personnage... MAIS CE PERSONNAGE ! A croire que Megumi Ôsuga s'est levée un matin en se disant « Hey ! Si je créais un concentré de tout ce qu'il y a de plus détestable chez l'être humain ? » .

Ichigohara est un insupportable lâche chronique doublé d'un abruti congénital qui n'arrive même pas à faire quelque chose d'aussi simple que de rester gentiment là où on le lui demande. Un indécis permanent, un éternel pleurnichard, un inutile fini. Il ne fait absolument rien par lui-même et ne doit sa survie et celle des autres qu'au fait qu'ils aient tout calculé à l'avance et à beaucoup de chance. Mais bon, les personnages inutiles ce n'est pas ce qui manque, ça pourrait être qu'un inutile au milieu de milliers d'autres ne présentant pas un grand danger... Problème: C'est un des personnages principaux. En gros il est aussi travaillé et on le voit presque aussi souvent qu'Iwanishi. Ce qui est agaçant au possible puisque du coup il interrompt systématiquement l’action en cours avec ses jérémiades dont on n’a strictement rien à faire. Pour ne rien arranger même lorsqu’enfin le personnage se décide à se bouger un peu et à faire quelque chose de sa vie, au moment où il devrait théoriquement opérer un Junya Miracle… Bah… Rien. Enfin si, fort heureusement le héros change, mais ça n’a rien de comparable avec le craquage nerveux de Kasuga, la prise de conscience d’Andô, la métamorphose de Junya (justement) ou tout autre personnage passé par cette phase. Finalement Ichigohara reste assez pathétique du début à la fin…

Du coup, chaque nouveau tome de Waltz est un mélange subtil entre satisfaction voire admiration du travail de la manga-ka en ce qui concerne ses deux héros, léger ennui au niveau de l'intrigue néanmoins rehaussée par la bonne dose d'action offerte, et hurlements de rage à la seule vue d'Ichigohara. Honnêtement je pensais pas qu'un personnage pouvait être énervant à ce point !

Conclusion :

Un beau manga, qui accomplie entièrement le rêve des fangirls de La Cigale… Mais qui est loin d’être aussi intéressant et intelligent que la série dont il est tiré, et qui nous demande surtout de nous farcir LE DERNIER DES CRETINS SUR TERRE pendant 6 tomes. B8< Du coup je suis très ennuyée par rapport à sa notation… Je le mets donc dans la catégorie bien, pour ne pas le rabaisser au même niveau que Meru-Puri, mais dites vous qu’il s’agit d’un « bien » très limite.

Non je fais pas une fixette sur la Cigale. U_U Cette scène est magnifique au passage...

Non je fais pas une fixette sur la Cigale. U_U Cette scène est magnifique au passage...

Rédigé par Nocturne

Publié dans #mangas psychologiques, #mangas gores

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